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Près de 500 000 logements sociaux construits depuis 2010 au Maroc
logements sociauxL'Etat subventionne-t-il trop ou pas assez le secteur immobilier? Les marges des promoteurs sont-elles excessives ? Y a-t-il rationnement du crédit aux acquéreurs de logements? Si ces interrogations sont cruciales, elles font souvent perdre de vue la question essentielle qui est de savoir si l'on construit suffisamment de logements pour répondre à  la demande. Disons-le d'emblée, la réponse est non et l'écart entre l'offre et la demande de logements a même tendance à  s'aggraver. Cette situation trouve son origine dans les années passées.
Si l'on remonte à  un peu plus de dix ans, en 2002, un déficit structurel important de 1,2 million de logements était recensé. A partir de là , une politique a été déployée afin de stabiliser et ensuite réduire le manque, ce qui a fait que le déséquilibre entre l'offre et la demande a pu être ramené à  608000 unités en 2010. Le ministre de l'habitat de l'époque, Toufiq Hejira, a par la suite tracé une feuille de route simple pour pouvoir venir à  bout du déficit de logements en une décennie, c'est-à -dire en 2020. Il s'agit de construire 131000 logements par an sur la période. 61000 de ces habitats sont destinés à  résorber un dixième du déficit, aboutissant donc à  son comblement complet en une décennie. Le reste, soit 70 000 logements, est destiné à  la nouvelle demande issue essentiellement de l'accroissement du nombre de ménages.

Mais au lieu de cela, c'est un tout autre scénario qui se produit dans les faits. La suppression dès 2008 des incitations fiscales sur le logement social a enfoncé la production de logements. Résultat, à  partir de 2010, le déficit est reparti à  la hausse, atteignant 810 000 logements fin 2011.

Lorsque Nabil Benabdellah prend les rênes du ministère de l'habitat, il fait même état d'un déséquilibre de 840000 logements. Pour autant, le ministre maintient l'objectif de son prédécesseur et se fixe pour but de ramener le déficit à  400 000 unités à  l'horizon 2016, ce qui aboutirait à  une résorption totale du manque aux alentours de 2020. Mais comme le déficit s'est creusé par rapport à  l'ère Hejira, M. Benabdellah doit nécessairement augmenter la cadence, ce qu'il fait effectivement, en tablant sur la production de 170 000 logements par an. En théorie, entre 2012 et 2016, ce sont autour de 850 000 logements qui devraient arriver sur le marché. Une part de 440 000 habitats servirait à  réduire le déficit existant pour le ramener à  400 000 unités. Tandis que le reliquat, totalisant 410 000 logements, devrait couvrir les besoins exprimés par de nouveaux ménages ou issus du renouvellement du parc existant.
Mais si le plan est clair sur le papier, sa mise en Å“uvre se heurte jusqu'à  présent à  quelques difficultés. A mi-chemin quasiment de l'échéance que se fixe Benabdellah, la production est loin de la cadence prévue. En effet, en 2012, 114 200 unités ont été achevées, soit un manque de 55 800 logements par rapport à  la production annuelle prévisionnelle de 170 000 logements. En 2013, même si la production s'est nettement redressée à  166 500 unités, on reste toujours loin du compte avec un manque sur l'année de 3 500 habitats. Entre 2012 et 2013, ce sont donc déjà  59 300 logements qui manquent à  l'appel.

La production est insuffisante dans tous les segments

Plus que de fixer un objectif de production annuelle à  l'horizon 2016, le ministère de l'habitat a détaillé ces achèvements par segments. Ainsi, il a établi que sur les 170 000 unités qui doivent arriver chaque année sur le marché d'ici 2016, 9 000 doivent consister en logements à  140 000 DH, 80 000 doivent être des logements sociaux et 20 000 doivent cibler la classe moyenne, le reste touchant d'autres segments (maisons marocaines, villas…). Or, là  encore, on est jusqu'à  présent loin de cette répartition prévisionnelle.
Un des segments les plus à  la traà®ne est étonnement le logement social. Ce sont à  peine 27 360 et près de 30000 unités à  250 000 DH qui ont été terminées respectivement en 2012 et 2013. Cela représente tout juste un peu plus du tiers des 160 000 habitats qui auraient dà» arriver sur la période. Le segment du 140 000 DH accuse lui aussi du retard par rapport à  l'objectif puisqu'à  peine 9 000 logements ont été achevés en 2012 et 2013, soit la moitié de ce qui devait être effectivement produit sur la période. Quant au logement pour la classe moyenne, au lieu des 40000 unités qui devaient être livrées sur les deux dernières années, un peu plus de 6 100 habitats sont engagés entre 2013 et 2014. Les premières livraisons ne devraient donc arriver, au mieux, qu'en 2015.

En somme, depuis 2010, le déficit en logements est passé de 608 000 à  840000 unités. C'est dire que bien des efforts doivent encore être déployés pour venir à  bout de ce déficit et cela ne suppose pas seulement l'augmentation continue de la cadence de production d'habitats. Il s'agit également de développer entre autres le locatif qui, s'il devenait plus viable, libérerait une offre supplémentaire sur le marché contribuant à  réduire le déficit.

Source: La Vie éco par Reda Harmak
Le: 13/02/2014

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