Actualité au Maroc |
Le rêve du tramway de Rabat-Salé est enfin concrétisé
Sa mise en service sera progressive à partir de lundi prochain. Mais, en attendant, le public pourra profiter gratuitement, pendant trois jours, de ce nouveau mode de transport. Le prix du ticket sera de 7 DH et permettra, par exemple, de couvrir le trajet de Hay Karima à Salé jusqu'à Madinet Al Irfan dans la capitale. «Mais l'usager pourra bénéficier d'un tarif très réduit, s'il opte pour l'abonnement et les cartes multi-titres», tient à préciser Loubna Boutaleb, directrice générale de la Société du tramway de Rabat-Salé (STRS). Le coà»t global du projet s'élève à 4,7 milliards de DH. Presque 4 ans de travail sans relâche, certaines fois dans des conditions très difficiles, ont été nécessaires pour achever ce chantier, le premier du genre au Maroc.
Mais la partie la plus difficile du projet a été incontestablement la construction du nouveau pont Hassan II sur l'Oued Bouregreg. Un ouvrage d'art très complexe d'une longueur de 1,215 km et d'une largeur de 46 mètres. Le pont, haut de plus de 12 mètres au dessus du niveau de l'eau, permettra de naviguer dans de bonnes conditions sur le fleuve. Il est constitué de 3 tabliers, dont un dédié au tramway, piétons et cyclistes, alors que les deux autres sont réservés aux voitures. En s'appuyant sur des techniques de pointe, l'ouvrage a été dimensionné pour une durée de vie de 100 ans. Ce qui explique son coà»t élevé (1,2 milliard de DH). La tâche de réussir le projet n'était pas facile eu égard notamment à la nature du terrain. Car il fallait descendre à plus de 30 mètres pour rechercher le bon sol pour les fondations. Ainsi, « le projet du pont Hassan II a nécessité la réalisation préalable de 700 pieux larges de 1,2 m de diamètre, soit 40.000 m3 de béton de fondation totalisant 20 km de fondations profondes». Outre le pont, il fallait la pose du réseau du tramway reliant Rabat et Salé. Le choix du tracé devrait répondre à deux objectifs principaux. Le premier, répondre à la demande en transport alors que le second porte sur la restructuration urbaine. A noter que le réseau dans sa première étape est composé de deux lignes d'une longueur totale de près de 20 km. La station de départ de la ligne 1 se situe à Hay Karima à Salé. Elle passe par le centre-ville de Rabat, à proximité de la gare ONCF pour prendre fin au campus universitaire Al Irfane. Quant à la deuxième ligne, elle prend naissance près de la gare routière de Salé près de Betana, pour desservir les quartiers L'Océan et Akari. Les travaux de la plate forme y compris la pose de la voie ont été réalisés conjointement par la société Colas rail Maroc et GTR. Alors que le marché de la caténaire a été confié à la société Cegelec. Le coà»t global du projet du tramway non compris le pont avoisine 3,5 milliards de DH dont près de 32% réservés à l'acquisition du matériel roulant. Il s'agit d'un parc «composé de 44 rames de 32 mètres, de type Citadis, dernier produit du fournisseur Alstom. Avec ce parc, le tramway aura la capacité de transporter environ 180.000 passagers par jour. Cela va certainement atténuer le problème de la circulation et du transport qui est posé avec grande acuité dans l'agglomération Rabat-Salé. Sans oublier les opportunités de création de postes d'emploi générés par le projet. Ainsi durant la phase des travaux «on estime les retombées à 4.000 emplois directs et indirects et à 1.000 emplois en phase d'exploitation». 300 personnes ont déjà été recrutées par la STRS dont 85 conducteurs et 155 contrôleurs. Il faut noter que le projet à long terme prévoit la réalisation de 5 lignes couvrant l'ensemble du territoire de l'agglomération de Témara à Bouknadel et Sala El Jadida. Déjà on pense à étendre la ligne n°1 vers Hay Ryad. Source: L'économiste Le: 21/05/2011 |