Le marché casablancais connaît actuellement un déferlement des produits de textile en provenance de la Chine. Du coup, ces produits chinois, surtout des articles précis (chemises, robes, pantalons, tee-shirts) sont en train de tuer une industrie locale agonisante et incapable de rivaliser avec une marchandise produite en Chine.
L’industrie de textile est en veilleuse. A Sidi Maârouf, à Attacharouk, à Lissasfa ou encore à Aïn Sebaâ, certaines sociétés ont diminué le nombre d’heures du travail et des unités ne tournent qu’avec la moitié de l’effectif. Des problèmes à propos de cette diminution des heures du travail sont déjà devant les inspecteurs du travail et des plaintes dans ce sens ont atterri devant la justice. Les patrons sont ainsi entre le marteau de la forte concurrence chinoise qui les a mis à genou et l’enclume des charges des salariés qui conduiraient certains d’entre eux devant la justice.
Ceux qui produisent pour l’export sont victimes de l’ouverture des quotas et de l’expansion terrifiante du secteur textile chinois. Et ceux qui visent le marché local se trouvent à leur tour fortement concurrencés par les mêmes produits chinois. Il faut voir les kissariats de Derb Soltane, les locaux de Derb Omar ou encore les magasins de Hay Mohammadi ou Bab Marrakech comment les articles en provenance de la Chine se vendent comme des petits pains alors que les produits locaux paraissent un peu chers au citoyen marocain. Selon des connaisseurs dans le domaine, la Chine, devenue membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, est dotée de nombreux atouts comme sa main d’oeuvre bon marché et ses faibles coûts de production.
Cette situation pousserait des employeurs à réduire le nombre de travailleurs. Ce qui provoquerait des sit-in et des grèves devant les usines et dans les sièges des centrales syndicales. Car, rien ne peut chasser la douloureuse hantise d’avoir perdu son travail. Des travailleurs et des travailleuses dans des unités de textile à Casablanca pensent déjà aux familles, aux parents pauvres, aux charges des enfants quand ils seront au chômage. Une bombe sociale à retardement dans ce secteur.
Rappelons que le secteur textile est en effet le premier employeur industriel au Maroc, avec pas moins de 525 000 emplois, dont près de la moitié dans le secteur de l’habillement.
Source: Albayane
Le: 03/07/08