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La hausse des prix porte un coût dur au pouvoir d'achat des Marocains.

Hausse des prix au MarocLa hausse des produits de première nécessité devient problématique et les ménages ne supportent plus cette situation. Lesieur Cristal ravit la vedette.

Il ne se passe pas une semaine sans que la filiale du groupe ONA, qui détient un monopole sur le marché, annonce de nouvelles hausses. En un laps de temps, le prix du litre d'huile est passé à plus de 14 dh pour Lesieur Cristal et atteint 17 dh pour Huilor. A défaut d'un concurrent de taille qu'aurait pu jouer Savola, Lesieur Cristal semble agir en toute impunité sans tenir compte du pouvoir d'achat des citoyens et de la marge bénéficiaire dont elle tire pleinement profit. Au sujet de la cherté des matières premières, on est en droit de vouloir connaître les fournisseurs de Lesieur Cristal comme le choix des matières premières. L'Indonésie, à titre d'exemple, pourra approvisionner le marché marocain avec des produits de qualité et à des prix très compétitifs.

Mais ce n'est pas la seule entreprise qui décrète la hausse. Le prix du lait en poudre a aussi connu une augmentation sur le marché même si la Centrale laitière, filiale aussi du Groupe ONA, n'a pas le même problème de matières premières du fait qu'elle a une quasi-mainmise sur l'amont agricole.

Des interrogations se posent aussi sur les raisons qui justifient la position du ministère des Finances qui maintient les droits de douane et la TVA sur les importations du lait. Ceci laisse perplexe, d'autant plus que la production locale n'assure qu'environ 30% de la consommation nationale et que le lait est un produit de première nécessité.

Evidemment, les autres produits de base ont subi des hausses importantes. C'est le cas essentiellement du beurre, des pâtes, de la semoule et de la farine. Le prix du quintal s'élève à plus de 600 dh sur le marché des céréales à Casablanca.

Certes, le marché mondial est caractérisé par une hausse des matières premières, des carburants ainsi que par une pénurie des stocks et une spéculation qui a battu tous les records. Cependant, une politique ciblée pourra réduire l'impact négatif sur le pouvoir d'achat des ménages. Or, tout laisse croire que c'est le dernier souci des départements concernés qui ne communiquent même pas sur cette question d'un intérêt vital. Cela s'aggrave davantage en l'absence d'une autorité de régulation réelle du marché et de mesures concrètes en faveur des consommateurs. Il va sans dire que la Caisse de compensation débourse des montants pour atténuer l'impact sur les catégories sociales les plus vulnérables. Toutefois, il semble que la population ciblée ne profite pas toujours des fonds mobilisés chaque année en sa faveur. A défaut aussi de véritables associations de protection du consommateur, le marché poursuivra cette hausse au détriment des citoyens dont le pouvoir d'achat connaît une dégradation sans précédent.

Par ailleurs et d'un point de vue théorique, il existe trois domaines d'intervention pour maintenir le pouvoir d'achat des consommateurs, soit par le système de compensation, la révision des droits de douane, soit par la révision de la fiscalité. Ce sont ces trois moyens qui permettent la stabilité des prix et l'atténuation de l'impact de l'inflation mondiale. Et justement ce sont ces mesures qui ont été activées par l'Etat. Il s'agit, en premier lieu, de la suspension des droits de douane sur l'importation des céréales, pour le beurre, leur réduction pour le lait en poudre et dérivés laitiers qui ne sont plus des produits de luxe. Outre le maintien du système de compensation, l'Etat doit intervenir davantage pour subventionner la farine luxe afin de permettre aux ménages d'en consommer comme d'habitude.

Les autorisées concernées indiquent qu'actuellement même le prix du blé est subventionné notamment la différence entre le prix au marché mondial et celui de référence qui sert à la protection de la production locale. Or, sur le marché, on n'a pas le sentiment que le mécanisme de subvention profite à la cible.

Face à cette situation insoutenable. Deux constats se dégagent de ce contexte. Le consommateur final supporte la charge qui devient pénible. Les industriels de l'agro-alimentaire et de la grande distribution tirent pleinement profit de toute augmentation. Les résultats annuels des entreprises font état de bénéfices énormes. De plus, les grandes chaînes de distribution poursuivent leur développement et annoncent des investissements d'envergure.

Officiellement, le taux d'inflation est établi à 2% en 2007. L'inflation à l'horizon du 3ème trimestre 2008 devrait se situer à 2,3%. Elle pourra, cependant, être aggravée par les facteurs de risques essentiellement liés aux incertitudes accrues sur le marché international concernant l'évolution des prix des hydrocarbures et de ceux des produits et des matières premières agricoles et à la volatilité des marchés monétaires et des changes. En rapport avec les matières premières, d'autres questions sont soulevées par les citoyens. Chacun souhaite savoir si une bonne campagne céréalière et agricole, grâce à la pluviométrie enregistrée, aura un impact positif sur le consommateur marocain. Les consommateurs sont loin de stigmatiser les spéculateurs. L'inflation sur les denrées alimentaires n'est pas directement liée à la hausse des matières premières, qui ne représentent que 2% à 5% du prix d'une baguette de pain. D'autres intermédiaires profitent de cette flambée des cours en toute impunité.


Source: Libération
Casablanca Le : 08/03/08

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