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La triche aux examens du baccalauréat, un mal ravageur.

Lycée Baccalauréat Selon le ministère de tutelle, le phénomène de la triche à l’examen du baccalauréat a significativement baissé. Les professeurs chargés de la surveillance et les candidats estiment, eux, que la fraude s’est développée, malgré les mesures prises, au point de devenir presque un «droit». Arrêt sur un phénomène qui traduit l’ambiance générale.

Malgré la devise adoptée cette année par le ministère concernant la consécration du comportement civique au sein des espaces d'éducation, et des directives strictes adressées aux chefs des centres d'examen, pas moins de 116 et 110 cas de triche ont été enregistrés, respectivement lors des deux premières journées du Bac. Soit un total de 226 cas, sanctionnés par un procès verbal, au niveau national. La seule ville de Casablanca a connu 38 cas de flagrants de fraude, alors qu’il y a 3 ans ce chiffre se situait à plus de 400. Les commissions d’arbitrage devront statuer sur ces anomalies, après la session de rattrapage.

Certes, ces chiffres officiels traduisent une nette régression du phénomène, la fermeté des surveillants et l’implication des administrations des académies et établissements scolaires. Mais de l’avis général, plus particulièrement celui des professeurs surveillants et de nombreux candidats, le phénomène ne régresse pas. Il «se perfectionne» et les candidats enclins à la triche découvrent de nouvelles méthodes pour échapper à l’œil vigilant des 2 ou 3 surveillants de service. Le phénomène est surtout présent «parmi les candidats libres» mais même ceux inscrits régulièrement n’hésitent plus à vouloir profiter de tout laxisme.

Pour ces deux premières journées, ce sont surtout les tentatives de fraude qui ont été fréquentes, mais elles furent aussitôt contrecarrées par les surveillants. C’est ce qui ressort de nos contacts avec nos correspondants dans les principales villes, notamment à Oujda, Tanger et Tétouan, Fès et Meknès, Marrakech et Agadir, Essaouira et Safi, ainsi qu’à Laâyoune. Ainsi, en dépit de l’interdiction des téléphones portables et, dans certains établissements, du port du foulard, bien des inventions ont été ajoutées, à côté des photocopies miniscules (hjab), de textes copiés dans des feuilles similaires à celles du brouillon utilisé (obligatoirement tamponné par l’administration)… Certains centres d’examens ont même fourni l’effort d’utiliser des appareils détecteurs de messages informatiques.

Ce qui a permis la découverte, par exemple à Agadir, de tentatives de fraude, comme cet étudiant avec 7 GSM portables ou un autre avec le portable collé au bras. S’agissant de nombreuses tentatives de fraude, bien des surveillants auraient été cléments, à partir du moment que le matériel de fraude a été confisqué. Mais, avouent professeurs et candidats, les surveillants, appelés à jouer le rôle de gendarmes, hésitent à sanctionner, par «pitié ou peur», face à certaines menaces, à l’image de policiers qui assistent impuissants au non respect de la loi. Un professeur d’une autre ville a encore en mémoire sa «voiture cassée», juste après les examens du Bac de l’année dernière…

La comparaison avec les voleurs de grands chemins «est d’actualité». Les fraudeurs de l’examen exposent les «raisons» qui les poussent à tricher, en invoquant surtout l’adéquation des programmes avec les examens et les métiers… et «l’inconscience de certains éducateurs, qui ne mènent pas convenablement leur mission». En tous les cas, même en baisse, le phénomène de la triche reste tributaire de l’accumulation de valeurs négatives que les pouvoirs publics n’ont pas su limiter à temps. D’où le fait que d’aucuns la considèent désormais comme un «droit».

Source: Al Bayane
Le: 08/06/08

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