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Le Maroc se plie aux normes européennes
![]() Des tractations politiques apparaissent aussi en filigrane, comme le précise Lahoussine Aniss, secrétaire général de la Commission nationale de protection des données personnelles (CNDP). En effet, les politiques de délocalisations étant de plus en plus décriées en Europe, le renforcement de l'arsenal juridique pourrait être le reflet d'une volonté de limiter les investissements à l'étranger. Lahoussine Aniss indique «qu'il s'agit de montrer qu'il y a des intérêts convergents entre l'Europe et le Maroc en la matière et que les emplois créés au Maroc ne sont pas pénalisants pour l'économie européenne». Toujours est-il que le manque d'effectivité dans l'application de la loi 08-09 pose toujours problème. Le Maroc, s'il reste en porte-à -faux avec la législation européenne, cela risquerait de bloquer le marché de l'offshoring et les éventuels investissements à venir. C'est ainsi que les opérateurs se retrouvent avec une gymnastique souvent dissuasive. Ces derniers doivent faire preuve d'un code de conduite sans faille. Ce Binding Corporate Rules (BCR) est ainsi imposé aux multinationales exportant des données depuis leurs filiales situées au sein de l'Union européenne vers des pays tiers «n'assurant pas un niveau de protection équivalent à celui de l'Union européenne». 8 étapes s'ensuivent, qui vont de la désignation des autorités chargées des études à l'autorisation finale, en passant par plusieurs va-et-vient entre les différents organismes nationaux. L'adhésion à la convention 108 pourrait simplifier le mécanisme. En effet, la «convergence réglementaire» est en réalité une adhésion aux dispositions communautaires (convention 108 et la directive 95-46). Outre la sécurisation du marché de l'offshoring, il s'agit d'un pas en plus pour la demande d'adéquation déposée par la CNDP, qui a elle-même milité pour l'incorporation du texte européen afin d'accélérer le processus. L'article 25 de la directive 95/46 prévoit qu'un responsable d'un traitement ne peut transférer des données à caractère personnel vers un pays tiers que si «cet à‰tat assure un niveau de protection adéquat ou suffisant de la vie privée». Et seule la Commission européenne est capable de statuer là -dessus. Source: L'économiste par Abdessamad NAIMI Le: 07/06/2013 |