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L'agent immobilier, vendeur du vent
![]() Depuis 6 ans, H.F. a lancé sa propre affaire à Casablanca, ville où il a toujours vécu et qu'il connaà®t par cÅ“ur ! Il a rapidement réussi à agrandir son business et ce n'est pas moins de quatre agents qui se sont associés à lui en l'espace de quelques mois. H.F. est en réalité vendeur de terrains sur plan. C'est-à -dire qu'il démarche, grâce à ses agents, des personnes intéressées par ses terrains. Mais ses clients ne voient pas vraiment ces derniers, seulement des photographies et des plans. Et c'est en quelques semaines que ses associés et lui ont vendus nombre de terrains à une trentaine de clients. Les terrains en question se trouvent dans des quartiers en périphérie de Casablanca, c'est à dire pas faciles d'accès. La combine H.K. et ses quatre compères ont réussi à vendre d'immenses lots de terrains à des prix raisonnables. Enfin, c'est ce qu'ont cru ses victimes. Le procédé de l'arnaqueur est simple : les clients n'ont pas accès au terrain avant d'avoir payé une avance d'environ 30 000 dirhams. Par rapport à la totalité de la somme à payer, cela paraà®t dérisoire. Par conséquent, les acheteurs n'ont pas eu la puce à l'oreille et n'ont donc pas découvert la magouille. Cependant, voyant que le promoteur ne leur montrait toujours pas les terrains qu'ils venaient soi-disant qu'acquérir, les acheteurs ont commencé à s'impatienter. C'est-à -dire que sur la période de huit mois, H.F. trouvait toujours de bonnes excuses – ou plutôt de bons mensonges – pour ne pas avoir à montrer le terrain objet de la transaction : «je n'ai toujours pas eu l'autorisation de construire», disait le promoteur ou encore «je suis en déplacement professionnel aujourd'hui, c'est-à -dire que je ne suis pas à Casablanca. Mais dès que je rentre, je vous ferai visiter votre terrain», promettait-il. C'est au bout de neuf mois que les victimes se sont alors regroupées et ont porté plainte contre le promoteur immobilier et ses agents. Mais ce dernier avait déjà pris la fuite. C'est ainsi que commença la longue traque de l'arnaqueur. En effet, les policiers ayant le portrait-robot du voleur ont donc pu se lancer à la recherche de H.F. dans toutes les rues de Casablanca. Et vu que le briguant n'avait pas quitté la ville, la police a fini par l'arrêter quelques semaines après. L'affaire de H.F. a alors été différée devant la Cour d'appel où l'arnaqueur a été jugé, ainsi que ses associés. H.F. pour sa part a écopé d'une peine de 3 ans de prison pour escroquerie. Quant à ses agents, ils ont reçu la peine de 2 ans de prison pour complicité. Par ailleurs, l'arnaque de vente de faux terrains aura coà»té 10 000 DH d'amende à l'escroc et l'obligation de restituer l'argent aux victimes. Néanmoins, pour l'instant les personnes qui se sont fait méprendre n'ont reçu aucun dédommagement, car d'après les propos de H.F., il aurait déjà gaspillé tout l'argent. De toute façon, malheureusement pour les victimes, malgré le jugement, il n'y aura aucune restitution d'argent, car les reçus qu'ils détiennent n'ont en réalité aucune valeur ! Source: Le matin par Lamiaâ Khalloufi Le: 13/05/2013 |