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Le parti alistiqlal décide de quitter le gouvernement
hamid chabatDans une ambiance survoltée, le secrétaire général du parti, Hamid Chabat, a pris la parole plus tôt que prévu pour annoncer solennellement la décision de retrait. L'explosion de joie dans la grande salle du siège du parti en disait long sur l'impatience et le désir profond des Istiqlaliens, qui attendaient vivement que leur direction franchisse le Rubicon.

Les dernières joutes verbales entre les principaux dirigeants des deux partis, par presse et tribunes interposées, signifiaient que le divorce est bel et bien consommé entre le PI et le Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui conduit le premier gouvernement de l'ère de la Constitution de juillet 2011.

Sauf d'improbables tractations de dernière minute pour convaincre le parti de Hamid Chabat de rester dans la majorité -même si cela semblerait difficile-, la décision du PI sonne comme un cataclysme sur la scène politique nationale, habituée aux changements lents mais pas aux chamboulements brusques et aux conséquences lourdes.

Maintenant que la sortie de l'Istiqlal du gouvernement est une réalité, la majorité se trouve à  la croisée des chemins. Premier scénario, son chef, Abdelilah Benkirane, décide de former une nouvelle coalition, donc de nouvelles consultations qui pourraient ne pas s'avérer fructueuses, tant que les choix à  faire sont limités et douloureux. Perspective numéro deux : des élections législatives anticipées.

C'est ce qu'explique le politologue Manar Slimi qui n'écarte pas que M. Benkirane ait recours à  l'article 104 de la Constitution : Le Chef du Gouvernement peut dissoudre la Chambre des Représentants, par décret pris en Conseil des ministres, après avoir consulté le Roi, le président de cette Chambre et le président de la cour constitutionnelle. Le Chef du gouvernement présente devant la Chambre des Représentants une déclaration portant notamment sur les motifs et les buts de cette décision .

Le secrétaire général du PJD disposerait ainsi d'une tribune de choix pour faire porter le chapeau au Parti de l'Istiqlal, fait remarquer Manar Slimi, qui estime que la rivalité entre deux membres de la majorité est anormale et plombe l'action de l'Exécutif, à  tel point que la lutte entre les deux formations est devenue le seul point à  l'ordre du jour des débats au sein du gouvernement .

Dans une première réaction du PJD, le chef de son groupe à  la Chambre des représentants, Abdellah Bouanou, a indiqué que le secrétariat général du parti va se réunir pour examiner ce développement, voire la convocation du Conseil national au moment opportun, se refusant de commenter la décision du PI, qualifiée d'"affaire interne".

Suite à  cette décision, on pourrait se diriger vers la formation d'une nouvelle majorité ou à  la tenue d'élections anticipées, a précisé M. Bouanou, notant que puisque le dernier mot revient au Comité exécutif de l'Istiqlal, son secrétaire général, Hamid Chabat, "va exercer des pressions ou faire du chantage pour obtenir un remaniement ministériel, qui demeure aussi une piste probable".

Justement, M. Chabat n'a eu de cesse de réclamer un remaniement depuis son arrivée à  la direction du Parti de l'Istiqlal, en septembre dernier. Chose que le chef du gouvernement n'a jamais ouvertement refusé, comme il n'a jamais exprimé sa disposition à  en discuter avec ses alliés. Les deux camps se sont constamment jeté la responsabilité du manque de concertation et d'homogénéité entre les composantes de la majorité.

Reste à  savoir si le Maroc est actuellement bien préparé pour des élections anticipées. "Ceci nous amène à  se poser la question si l'Istiqlal a bien calculé sa décision du point de vue du coà»t politique", fait observer Manar Slimi, qui semble pessimiste sur les lendemains du verdict du parti d'Allal El Fassi.

Source: MAP par Jamal Chibli
Le: 12/05/2013

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