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Chabat nouveau secrétaire général de l'Istiqlal
![]() Incontestablement, Benkirane n'a ni l'envie ni encore la force de revenir sur ce registre qui avait fait couler beaucoup d'encre lors de la composition de son gouvernement, il y a neuf mois déjà . En effet, Abdelilah Benkirane a toujours besoin d'un Istiqlal unifié, serviable et compréhensible des enjeux du Maroc d'aujourd'hui. Un Istiqlal en mesure de garantir au gouvernement Benkirane une majorité forte, solide et homogène… tout simplement ! Chabat (un Benkirane version Istiqlalienne), lui, ne cesse de démontrer et à haute voix qu'il n'est en aucun cas prêt à jouer le jeu. Et sans y aller par quatre chemins, il commence par pointer du doigt les ministres istiqlaliens du gouvernement Benkirane en leur reprochant leur rentabilité qualifiée d'insatisfaisante, et tout en les interpellant à respecter les décisions souveraines du parti. Ainsi, et comme s'il fallait s'y attendre, le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, n'a pas tardé à décider de retirer sa candidature au poste de membre du Comité Exécutif du parti quelques heures seulement après l'élection de Hamid Chabat au poste de nouveau de SG du parti : “Prenant note du résultat du scrutin, dont je respecte le choix de la majorité des électeurs, j'ai décidé de retirer ma candidature au poste de membre du Comité Exécutif pour rester fidèle à mes principes et attaché aux constantes et valeurs du partiâ€, a-t-il indiqué dans un communiqué distribué à la presse. Et d'ajouter qu'il va continuer au sein du Conseil National à oeuvrer pour “consolider les acquis précieux accumulés par notre parti et défendre le projet égalitaire et solidaire dans le cadre de l'unité du parti et sa pensée libreâ€. Exprimant sa grande déception, la députée Smires Bennani va encore plus loin en déclarant à la presse que l'élection du Maire de Fès SG de l'Istiqlal est le signe manifeste du début de la fin du parti. Autrement dit, l'avenir de l'Istiqlal dont la première (et la seule d'ailleurs) implosion remonte à 1959, reste entre parenthèses… Autre détail, autre enjeu : la démocratie au détriment du consensus. En effet, et pour la première fois dans l'histoire du parti, les militants optent pour les urnes pour désigner leur Zaïm. Celles et ceux qui ont été ce dimanche 23 septembre à Skhirat, ont certainement pu constater que le tout s'est déroulé sans problèmes. A reconnaà®tre justement qu'au delà des résultats, l'élection du nouveau SG de l'Istiqlal s'est passée dans un esprit responsable et mature : un cas d'école. Les deux candidats en lice ont fait preuve de fair-play. Ainsi et après une réunion marathonienne ouverte vers 11 et clôturée vers 19 heures 30, les 966 membres du Conseil National ont élu leur nouveau patron, Hamid Chabat, avec 478 voix, soit 20 de plus que son adversaire Abdelouahed El Fassi qui a obtenu 458 voix. Des résultats qui ont surpris plus d'un. Car Hamid Chabat à aucun moment n'a été vu comme favori pour le secrétariat général du plus grand et vieux parti du Royaume. Il faut dire aussi que les Istiqlaliens du Sud et ceux des provinces sahraouies lui ont porté le soutien nécessaire tout comme les syndicalistes du parti qui le connaissent bien. Dans tous les cas, c'est une nouvelle page qui s'ouvre pour la Balance appelée à conserver son équilibre pour un avenir meilleur du parti. Benkirane, lui, est appelé à faire avec ! Reste à savoir si Chabat est du genre à changer facilement de convictions… Source: La nouvelle tribune Le: 24/09/2012 |