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Les propriétaires des bazars au quartier Habous affectés par la crise financière
habous casablanca«Entrez s'il vous plaà®t. Même si vous n'achetez, rien jetez juste un coup d'Å“il sur la marchandise». M'hamed, propriétaire d'un bazar au Habous, invite tous les Marocains qui passent à  côté de son échoppe à  découvrir son étalage d'artisanat : «Actuellement, je préfère traiter avec les clients nationaux. Les étrangers n'ont plus d'argent. Ils ne font que visiter et prendre des photos». M'hamed n'a rien vendu depuis trois jours. De fait, il a changé de stratégie. Il adopte la même politique que certains hôteliers. Il table sur les clients nationaux. «Certes, la commercialisation des produits artisanaux n'est pas facile.

'est un produit fait à  la main et qui coà»te en effet cher. Mais les Casablancais sont de plus en plus conscients de sa valeur. Au lieu de se déplacer à  Essaouira ou Marrakech pour faire leurs achats je leur propose les mêmes produits à  des prix très intéressants», affirme-t-il. Et d'ajouter que les tarifs de ses produits sont désormais révisés pour s'adapter aux moyens de clients marocains qui se plaignaient avant des prix exorbitants. Un couple de Casablancais lui donne raison. Séduits par la beauté des articles présentés, Amal et Hicham répondent à  l'invitation de M'hamed pour découvrir son magasin. Ils finissent par acheter «une boà®te magique», coffret en bois avec une clé secrète. «Nous sommes très attachés à  notre patrimoine. On voudrait bien acheter tout ce qui a un cachet typiquement marocain, mais souvent c'est hors portée et plus cher que les produits importés», affirme Amal. «C'est une bonne chose que les commerçants ont compris l'importance d'adapter leurs prix aux besoins et moyens des clients marocains qui sont conscients de la valeur de leurs marchandises et surtout de son coà»t réel», ajoute Hicham.

Problèmes communs
Néanmoins, certains confrères de M'hamed ont perdu espoir. Ils ne font plus d'effort pour attirer les clients. «Les temps ont changé. Je peux rester une semaine sans faire de ventes intéressantes. Les touristes achètent des petits cadeaux à  bas prix comme des foulards ou paniers», déplore un autre propriétaire de boutique d'artisanat. Ce dernier blâme la crise financière internationale qui a tout chamboulé. «Je viens chaque matin étaler ma marchandise et parler avec mes voisins de nos problèmes communs. Je ne voudrais pas mettre les clés sous la porte, mais si on maintient le même rythme de vente, ce serait une solution inévitable», ajoute-t-il.
Si certains bazaristes s'assoient fièrement devant leurs échoppes et se limitent à  contempler les curieux qui survolent du regard les produits exposés sur les vitrines, d'autres affichent, toutefois, un certain optimisme empreint de bravoure, malgré une activité qui bat de l'aile. Il s'agit des vendeurs de «gandoura» et pantalons marocains. Ces habits traditionnels ont plus la côte auprès des touristes de plus en plus regardants sur leurs dépenses. «On n'a jamais vécu une situation pareille. Les étrangers sont très affectés par la crise économique. D'après ce que je constate, ils ont même limité les frais de restauration. Heureusement qu'ils ne résistent pas aux couleurs et charme des habits marocains», souligne un bazariste de la place. Ce dernier ne nie pas que ces bénéfices sont très maigres ces derniers temps.

Les visiteurs étrangers représentaient la première cible des propriétaires de bazars. Les Marocains résidant à  l'étranger figuraient aussi parmi leurs clients les plus importants. Malheureusement, les évènements du Printemps arabe et de la crise financière mondiale ont affecté cette catégorie de clientèle. Aujourd'hui, les propriétaires des échoppes joliment décorés par des objets en cuir, en bois, des tapis et des produits de dinanderie s'ingénient pour couvrir au moins les frais de fonctionnement.

Source: Le matin
Le: 20/06/2012

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