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Le vrai poids des MRE: 7% du produit intérieur brut
transfert d'argent· 53 milliards de DH en 2009 et 55,5 milliards en 2008!
· Première source en devises, ex aequo avec le tourisme
· 6,8% du produit intérieur brut et près du double des IDE

C'est la «saison» des Marocains résidant à  l'étranger, Marocains du Monde ou Marocains sans frontières, comme le proclament les affiches marketing des banques. Si en cette période, les autorités, les acteurs économiques (immobilier), les banques ou les sociétés de transfert rapide d'argent font la danse du ventre à  la communauté marocaine installée à  l'étranger, c'est parce que son poids économique est énorme.

L'an dernier, les MRE ont envoyé 50,2 milliards de dirhams au Maroc, ce qui équivaut à  6,8% du PIB. Et en 2008, 53 milliards et 55 milliards de dirhams en 2007. Avec le tourisme (53 milliards de dirhams en 2009), les transferts de la diaspora marocaine constituent la première source en devises du pays. Malgré le coup de froid relevé au plus fort de la crise en Europe, l'argent envoyé par les Marocains de l'étranger maintient à  flot la balance des paiements. Il joue aussi un rôle de «stabilisateur» social car 3/4 des transferts relèvent de l'aide familiale directe. A ce titre, c'est une forme de sécurité sociale.
Par ailleurs, les recettes MRE (selon le jargon statistique officiel) représentent près du double des investissements directs étrangers (IDE).

L'impact de la crise dans les pays d'accueil a été immédiat au point de pousser le gouvernement à  décider d'un dispositif exceptionnel d'incitations (taux de change préférentiel) dans le Comité de veille stratégique. Après une hausse importante entre 2006 et 2007 de 15%, c'est le début de la baisse: - 3,5% entre 2007 et 2008 et -5,4% entre 2008 et 2009 avant une nette reprise au premier semestre 2010.

La France reste le plus gros émetteur des transferts financiers effectués par les MRE. La communauté marocaine en France, qui est la plus importante en nombre, est aussi celle qui contribue le plus avec 42,7% du total des recettes MRE, suivi de celle installée en Italie, puis en Espagne, en Belgique, les Etats-Unis et les Emirats étant ex aequo à  la 5e place. Les Pays-Bas arrivent au 8e rang. Pourtant en termes de population, la communauté marocaine est bien plus importante (278.000 soit 8,4% de la population totale de MRE) qu'aux Emirats, aux Etats-Unis et en Belgique (13.040, 100.000 et 285.000). En 2008, les Etats-Unis dépassaient la Belgique et les Pays-Bas étaient devant les Emirats et l'Allemagne. En 2009, ces deux derniers ont repris le dessus. La communauté aux Emirats (13.040 personnes) contribue à  la même hauteur que celle installée aux Etats-Unis soit 4,7%, gagnant ainsi du terrain puisqu'ils dépassent aujourd'hui l'Allemagne et les Pays-Bas. Il faut dire que l'immigration aux Emirats est constituée principalement de cadres, donc des profils à  forte capacité d'épargne.

Pour le secteur bancaire, les MRE sont une clientèle stratégique. Sur le marché, le match se dispute entre la troïka composée du groupe Banque Populaire, de Attijariwafa bank (AWB) et du groupe BMCE Bank. L'enjeu est capital car l'épargne des MRE est une importante source de liquidité pour ces banques.

Dans certains cas (Banque Populaire), leurs dépôts représentent jusqu'à  40% du total des dépôts. Cela explique largement la stratégie de quadrillage des pays d'accueil en Europe par les groupes BP et AWB dans le cadre du passeport européen et l'éventail des incitations greffées à  l'offre qui cible cette clientèle. Selon le rapport du GPBM, au 31 décembre 2009, les dépôts à  terme MRE s'élèvent à  43,2 milliards, en hausse de 6% par rapport au 31/12/2008. Ils représentent 28,2% du total des dépôts à  terme au Maroc (153,1 milliards).
Les comptes chèques MRE ont augmenté de 6,35% entre 2008 et 2009, représentant 31% du total des comptes chèques en 2009. Les MRE contribuent donc de manière très significative dans le financement de l'économie nationale. Les transferts effectués par les MRE sont réalisés sous formes diverses, permettant de soutenir la croissance dans plusieurs secteurs de l'économie. Le tableau s'assombrit cependant ces derniers temps notamment au niveau de l'immobilier. D'après les premières remontées d'une enquête lancée par la Fédération nationale des promoteurs immobiliers auprès de ses adhérents, il y a un ralentissement des investissements immobiliers des MRE, et ce dans toutes les régions du Maroc.

Le ministère multiplie les rencontres avec les MRE, tous âges confondus, en organisant notamment des journées d'information pour ne pas «couper» les liens. Il multiplie aussi la création de maisons de culture dans les grandes villes européennes pour participer au rayonnement culturel marocain.
Ce qui explique surtout la série de propositions comme la réduction des coà»ts des transferts, la formalisation des transferts de fonds (Western Union par exemple) comme mesure de soutien du volume des flux, en plus des efforts des banques pour drainer une partie de ces capitaux et la création de produits et de véhicules qui poussent à  l'épargne, le placement et l'investissement (dans l'immobilier notamment avec une offre de programmes immobiliers touristiques). Surtout avec la réduction actuelle des recettes suite aux crises économiques que connaissent les pays d'accueil. Les pays du Moyen-Orient, quant à  eux, ne connaissent pas la crise.
Les recettes provenant de l'Arabie saoudite sont passées de 1 milliard en 2008 à  1,3 en 2009 soit de 2,1 à  2,6% des recettes totales des MRE. La France, l'Espagne, l'Italie, les Etats-Unis, les Pays-Bas ont tous affichés des baisses des transferts entre 2008 et 2009. Les Emirats et l'Arabie saoudite représentent donc les principaux leviers de croissance.

La guerre est aujourd'hui annoncée entre les banques. La Banque Populaire, première banque des MRE, a lancé le 1er service de transfert d'argent par Internet baptisé e-bladi. Ce service permet aux Marocains du Monde, porteurs des cartes Visa ou Mastercard, de réaliser leurs opérations de transfert d'argent vers leurs familles et proches 7j/7 et 24h/24. La BP offre également un large éventail de produits et services comme le Pack Bladi Express, Bladi Invest.
BMCE a développé le pack Dawli, avec des avantages tarifaires, des taux de change préférentiel, des services bancaires gratuits. Quant à  AWB, cette dernière accompagne les MRE notamment à  travers une réduction des coà»ts de transferts d'argent ainsi que la baisse de la commission de change et l'extension du réseau de la banque à  l'étranger.

Source: L'economiste
Le: 13/08/2010

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